France

Le Tour de la Creuse à vélo

Dans ce contexte sanitaire et social complexe, j’avais besoin de me reconnecter à l’essentiel : à la nature et à moi-même. Alors cet été j’ai décidé de me lancer dans une nouvelle aventure : celle du voyage à vélo!

Avec mon amie Marine, nous en parlions depuis des mois. Nous avions pour projet de parcourir l’Eurovélo 15 de Lauterbourg au Lac de Constance. Puis, nous avons abandonné l’idée en raison des passages de frontières qui pouvaient potentiellement compliquer l’aventure. On voulait avant tout être libres indépendamment des mesures politiques changeantes actuelles. En cherchant sur la toile, j’ai trouvé le Tour de la Creuse à vélo qui m’a d’abord fait sourire en pensant aux clichés que l’on accorde à cette région et nous a finalement convaincues avec Marine.

Après une dizaine de passages à Décathlon pour m’équiper de mon nouveau compagnon de route, nous voilà sur le départ le 17 juillet 2021. C’est parti : 7 jours pour parcourir 322km sur les routes de Creuse! 

Si j’ai physiquement souffert de l’intensité de l’effort, j’ai tout simplement adoré cette aventure. Des dizaines de petits hameaux traversés, des milliers de vaches (les limousines) dans les prés, des habitants décontractés, et un sacré dénivelé! J’ai documenté ce voyage sur mon Polarsteps, il s’agit ici d’une réflexion plus philosophique de ce mode de voyage.

Ce que j’ai beaucoup apprécié dans ce voyage c’est avant tout la lenteur. Je crois que définitivement, le slow-tourism est fait pour moi. Fini les plannings chargés de mille-et-unes choses à voir et à “faire pour faire” en un temps record. Aussi j’ai adoré la paisibilité et la quiétude qu’offrent la Creuse. Très peu de voitures, très peu d’habitants, beaucoup de nature, et de tranquillité.

Tout cela a été propice à la déconnexion de nos cerveaux. On ne lit plus les médias, on utilise son téléphone au minimum car de toute façon on manque soit de batterie, soit de réseau (quoique pour être honnête, j’ai eu la 4G absolument partout durant le périple!). On est dehors. On apprécie la nature. Il faut dire que la météo a été extrêmement clémente : 7 jours de soleil et des températures de 25 à 32 degrés. Et on voit ces toutes petites et jolies choses qui nous entourent : les papillons, les insectes, les grenouilles (et même les serpents, oui, oui). Car oui quand on roule à 5km/h on a le temps d’observer et de contempler. On mange et on boit quand le corps réclame et non par réflexe. J’ai aussi apprécié l’échange avec les gens qui étaient à la fois admiratifs (forcément les sacoches ça impressionne un peu) et curieux.

D’un point de vue plus personnel, j’ai compris concrètement le sens de l’expression “en faire une montagne”. Je m’explique. Le dénivelé qui se déroulait devant nous était soit prévisible (car on voyait la pente s’étirer en longueur), soit imprévisible (et on se demandait si au prochain virage ça continuerait toujours). J’ai alors réalisé qu’il était inutile d’essayer d’anticiper car l’une ou l’autre option générerait de toute manière du stress qui entraverait l’avancée. C’est là que j’ai appris à être dans le moment présent et à ne pas faire une montagne de la montagne! (Cela vous paraît sans doute évident, mais pour mon anxiété et moi ça ne l’est pas.)

Et puis quelques fois j’ai aussi expérimenté littéralement l’expression « avoir la tête dans le guidon ». Puiser dans ses dernières forces en se concentrant sur le seul mouvement des jambes pour avancer, et être dans une bulle recroquevillée sur moi-même… « la tête dans le guidon ».

Si c’était à refaire (et j’ai très envie de récidiver!), je choisirais un tour avec moins de dénivelé car clairement sur la fin j’avais plus de mal à apprécier le voyage. Je ferais aussi des étapes plus courtes pour prendre le temps de m’arrêter pour faire des visites de musées par exemple. Bref, de la lenteur et encore de la lenteur!

Voyager à vélo c’est ralentir le rythme sur tous les plans et se concentrer sur l’essentiel, sur soi, son rapport à la nature et même à sa propre existence sur cette planète. 

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