France,  On my mind~

Intensité & vulnérabilité

J’ai réalisé un de mes rêves : vivre à la montagne.

J’ai eu le sentiment ces dernières années qu’elle m’appelait à elle, alors j’y ai passé toutes mes dernières vacances. J’avais aussi pris l’habitude d’aller randonner régulièrement dans les Vosges proche de Strasbourg, ma ville natale. Vivre à la montagne s’est imposé à moi comme une évidence et j’avais envie de franchir ce stade supérieur à la veille de ma trentième année.

La montagne c’est ma safe place. Elle m’apaise, elle me permet de prendre de la hauteur par rapport au quotidien oppressant de la vie citadine que j’ai souvent connu. C’est une ode à la lenteur et à la sérénité. C’est un retour à l’essentiel. C’est la contemplation éternelle. La montagne c’est le vide méditatif, la solitude, le bruit du calme. C’est la reconnexion à soi et à la nature. C’est le détachement de l’actualité et évoluer dans une bulle protectrice privilégiée.

Mais s’aventurer en montagne c’est aussi accepter un face à face avec certaines angoisses. C’est s’évader au cœur de l’hostilité pure. Ici pas de panneau publicitaire pour te distraire. Partir en montagne c’est faire l’expérience ultime de la vulnérabilité humaine.

La montagne m’a rapprochée de la nature, mais elle m’a aussi (paradoxalement?) éloignée du militantisme pour mes convictions écolo. J’ai vécu dans une espèce de “montagne-business” où l’artificiel vient façonner le naturel pour se targuer du plus grand domaine skiable du monde. Une station où la consommation est reine et où les riches sont rois. Je me suis laissée prendre au jeu de cette abondance et j’ai accepté quelques écarts (coucou la fin temporaire du végétarisme) pendant ces quelques mois.

Ce qui m’a déstabilisé c’est le contraste entre l’apaisement que procure l’environnement face à l’effervescence du monde des saisonniers. Ce qui m’a échappé c’est le côté slow …écrasé par des vagues de touristes surexcités. Ce qui m’a perdue, c’est la grandeur des espaces mais aussi l’impression d’être coincée dans un microcosme.

C’est dans cette ambivalence entre intensité et vulnérabilité que j’ai évolué ces cinq derniers mois et qui je dois l’avouer m’a parfois dépassée. Je n’étais peut-être pas prête pour vivre cette intensité mais cette saison hivernale se termine en douceur. Je pars pour un break de 2 mois pour découvrir d’autres horizons lointains. J’ai déjà hâte de revenir avec un œil nouveau dans cette même montagne… pour la version estivale qui -je le crois sincèrement- m’apportera davantage de sérénité.

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